Mercredi 19 mai 2010



Ce matin, direction le quartier de Sidi Houari.
Il est encore très tôt, je suis arrivé Place d'Armes où seuls quelques pigeons débarrassent la table. Autour de la colonne de Sidi Brahim, le bassin est vide, quelques sacs en plastique, égarés, décorent le fond. L'espace vert manque d'arrosage et continuera de se dessécher tout à l'heure au soleil. Quelques bancs publics à la peinture écaillée attendent patiemment les premiers oisifs qui s'installeront là pour la journée ...
J'emprunte la rue Philippe et, tout de suite à gauche, je prends la Rue de Gênes, à peine praticable tant d’ordures ménagères et de sacs plastiques s’entassent sur les trottoirs. Véritable parcours du combattant pour arriver Place Kléber, encore déserte. Le temps est calme, l’ancienne préfecture arbore un drapeau national effiloché qui semble en berne, refusant peut-être d’être le témoin de la désolation du quartier.
Je m’engage sous la voûte de la Porte de Canastel et je gravis allègrement la Rampe de Madrid pour aboutir Rue Larrey.
L’église Saint Louis offre son architecture délabrée comme une plainte au passant. Sans vouloir offenser l’édifice, je prends quand même quelques photos. Sur le parvis, les stèles qui ont jadis porté les statues de Saint Louis (Louis IX, roi de France) qui a donné son nom à cette cathédrale, de Saint Augustin, de Saint Vincent de Paul et de Saint Irénée (évêque de Lyon au IIème siècle, ville avec laquelle Oran était jumelée), s’effritent avec le temps.
Une brèche dans la porte me permet de glisser mon objectif. L’intérieur est vide mais propre, fermé au public depuis de nombreuses années, après avoir abrité une école de couture.
Elle fût la grande mosquée d'Oran, Djamal El Baitar. Construite en 1347, le cardinal Ximénès la fit démolir en 1509, et à sa place construisit l'église de Notre Dame de la Victoire. De 1708 à 1732, le Bey Bouchlaghem l'affecte aux israélites, elle devient Synagogue. A la reconquête de la ville par les espagnols, l'édifice est rendu au culte catholique, sera la cathédrale d'Oran avant la construction de la Cathédrale du Sacré Coeur, place Jeanne d'Arc, devenue la Bibliothèque Régionale Bakhti Benaouda.
Face à l’église, le superbe minaret de la Perle se dresse majestueusement, veillant sur les ruines alentour, mais commence à être attaqué par la végétation qui s’impose déjà sur la tour.
J’emprunte la Rue Bassano, une pensée particulière pour M.F. J’échange quelques mots avec un homme assis sur les marches de sa maison, il me propose même de me guider si je le souhaite, il me parle du quartier, me cite des noms de rues « d’avant » avec une nostalgie que la fatalité lui a imposée… Il me propose un café ou un thé, je le remercie et je poursuis mon chemin dans le silence du jour qui se lève …
L’association « Santé Sidi Houari » est fermée, je devais rencontrer ses membres, mais il est encore trop tôt. J’essaierai de revenir pour pouvoir entrer dans l’ancien hôpital Baudens que l’association a entrepris de réhabiliter.
Vu de l’extérieur l’ hôpital n’est plus qu’une carcasse, aux fenêtres éventrées, entouré de ruines, de détritus et de végétation anarchique …
Je fais le tour, je prends quelques photos, l’école Emerat en contrebas, le port, la montagne de Santa-Cruz, je redescends le boulevard Oudinot pour arriver Place Kléber.
Longeant la rue d’Orléans, je passe Place de la République, les façades des immeubles sont en plein chantier de réhabilitation, drapées dans des filets de protection suspendus à des échafaudages.
Encore quelques photos du quartier, le Tribunal de Commerce, le kiosque à musique, j’ emprunte la petite montée qui aboutit à la sortie de la Promenade de Létang.
Je traverse le jardin, puis rampe Valès et Place d’Armes, la ville commence à s’animer.
Je rentre à l’hôtel. Flanqué de l’ordinateur portable, je redescends à la cafétéria répondre à quelques messages et sauvegarder mes photos.
Direction l’Unic, je m’attable en terrasse. L’activité est dense devant le marché Michelet qui semble diriger le concert de klaxons de l’embouteillage du quartier. Deux éboueurs nettoient méticuleusement le caniveau, leur poubelle en zing montée sur roulettes. Un détail que j’avais oublié : à l’aide de deux petites planchettes en contreplaqué qui leur servent de pelle, ils ramassent consciencieusement les mégots de cigarettes, leur balai de brande au garde-à-vous contre leur poubelle.
Cet après-midi j’ai décidé d’aller aux Andalouses.
Sur mon appel téléphonique Khaled est venu me chercher à l’hôtel.
Nous sortons de la ville, Mers el Kébir, le rocher de la Vieille et direction la Corniche.
La petite crique de galets de Saint Roch (désormais Plage Saint Rock ou plage Si Tarek) n’est pas plus fréquentée qu’à l’époque. Seuls quelques pêcheurs à la ligne attendent patiemment, en fixant la mer, que quelque poisson suicidaire veuille bien goûter à leur appât.
La corniche se déroule avec Trouville, Bouisseville, Paradis-Plage, Clairefontaine et enfin Aïn-el-Turck. Au lieu de continuer à gauche vers Cap Falcon, je veux rentrer dans le village. Quelques commerces dans la rue principale, des hôtels et complexes de vacances. Une partie du littoral de la commune est louée (ou vendue) à des Sociétés qui ont ouvert « leurs plages privées », les Dunes et Eden- Plage. Le sable est hérissé de parasols, abritant chaises et tables, mais la plage est désespérément vide. La baie du Cap Falcon n’a pas l’air plus fréquentée.
On reprend la route des Andalouses, après le Cap Falcon, les Coralès, puis Bomo-Plage et Bou-Sfer Plage. Arrivés « à les andalouses » (comme on dit à Oran), Khaled me dépose sur le large paséo qui borde la plage. Jolie promenade carrelée où quelques kiosques proposent boissons, glaces et sandwiches. De l’autre côté de la rue, les complexes touristiques offrent chambres, suites ou appartements en location pour la saison estivale.
Pas grand monde sur la plage de sable fin, il paraît que çà arrive après la prière de la mi-après-midi (al-asr, vers 17 heures). La mer est calme, l’eau est limpide, mais il lui manquerait quelques degrés. Un léger vent d’est me sert de ventilateur sous le soleil écrasant.
"Et je reste des heures à regarder la mer ..." aurait chanté Alain Barrière.
Il est 17 heures, il est temps d’appeler Khaled, s’il est libre, il sera là dans trois quarts d’heure.
Il me dépose à l’hôtel vers 18 heures 30.
Rituel habituel, douche, changement de tenue, ordinateur et me voila à nouveau dans la rue, il est 20 heures.
Promenade en ville, je vais dîner rue d’Arzew.
L’appel du muezzin me rappelle qu’il est presque 22 heures, c’est l’heure de la prière de la nuit (al-isha). Vers 22 heures 30 je regagne l’hôtel.






La Rue Médecin Major Robert (Rue Ouzar Laid)
qui monte à l'hôpital Baudens


Le portail d'entrée de l'hôpital


Sur le côté droit de l'hôpital


Devant Baudens


Le Minaret de la Perle
Mosquée Bey Mohamed el Kebir


Le Minaret de la Perle


Le Minaret de la Perle et la Mosquée


Le Minaret de la Perle


L'église Saint Louis, rue Larrey




L'église Saint Louis


Vue sur la Mosquée Bey Mohamed el Kebir


L'arrière de l'hôpital Baudens


Le parvis de l'église Saint Louis
Les quatre stèles sont toujours présentes.


L'intérieur de l'église Saint Louis


La Rue du Cardinal Mercier (rue Hachemi Bougeri Khlifa)


Vue sur Santa Cruz


Le port




L'école Emerat


A gauche, la rue passe devant l'Eglise St Louis
vers l'hôpital Baudens


Devant l'hôpital Baudens


La façade latérale de l'hôpital


Immeuble en ruine


En redescendant le boulevard Oudinot


Place Kléber, les éboueurs s'affairent


La Rampe de Madrid (Porte de Canastel)


Je pense que c'est la Rue Bassano


... et suivantes, l'arrière de l'hôpital Baudens








De la rue Montebello vers la Place de la République


La Fontaine Aucour, Place de la République


Le Kiosque à musique, Place de la République


Vue sur Santa Cruz


L'arrière de l'église Saint Louis


Le clocher de l'église Saint Louis


La pêcherie


Santa Cruz et à gauche l'école Emerat


L'arrière de Baudens et Saint Louis


Vue sur la Gare Maritime


Immeubles en ruine Rue Charlequint


Rue haute d'Orléans, l'immeuble du Tribunal de Commerce
la rue à droite doit être la rue Matelot Landini


Place de la République


La Gare Maritime


Place de la République


L'hôpital Baudens surplombe le Tribunal de Commerce


L'arrière de Salle Marcel Cerdan

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Jeudi 20 mai