Vendredi 28 mai 2010



Aujourd’hui c’est le jour du Couscous, çà change du jour du poisson en France … Je suis invité à Canastel, rendez-vous à 11 heures à l’Unic.
Je vais rester en ville ce matin.
J’en profiterai pour chercher un autre hôtel. Non pas que celui où je loge ne me convienne pas, mais on m’avait attribué une chambre double au 1er étage. La direction ayant besoin de cette chambre m’en propose une autre, au 3ème étage, et l’hôtel n’est pas équipé d’un ascenseur.
Il fait à peine jour et j’attaque d’un bon pied la rue René Estienne. En partant du Boulevard Sébastopol, elle aboutit Boulevard Clémenceau, en face du Fouquet’s qui existe toujours.
Je descends jusqu’au CPA (Crédit Populaire Algérien) qui fait l’angle Rue d’Alsace Lorraine et Rue de la Paix dans laquelle je m’engage pour arriver derrière la Grande Poste.
Toujours équipé de mon appareil, je parcours toutes les rues, rue Pierre Picart, Rue de Lyon, Rue El Moungar.
La Rue El Moungar qui arrive Rampe Valès a changé de nom et porte désormais celui des Sœurs Benslimane. Je suis un peu étonné que les sœurs Benslimane aient leur rue ici, sachant que toutes deux sont bien nées à Oran, mais Houaria, morte en 1957 à 19 ans, tandis que sa sœur Saâdia, mère de trois enfants, morte au maquis à 24 ans, étaient originaires de Carteaux, et c’est à la Cité Petit, rue de Damas que Houaria fut encerclée avec son commando qui, refusant de se rendre, sera décimé sur place. Il aurait été plus judicieux, à mon sens, que ce soit cette rue qui porte leur nom, ou une rue du quartier de Carteaux où elles étaient connues.
Bref, c’était simplement une petite précision.
Je remonte dans mon « futur » quartier, puisque c’est Rue Lamoricière que se trouve mon nouvel hôtel.
Cette rue traverse le quartier Saint Pierre, de la Rue d’Arzew à la rue de Mostaganem, coupant les rues Cavaignac et Marcel Cerdan. Après les formalités d’usage, j’ai obtenu une jolie chambre avec balcon qui donne sur un patio de verdure. J’emménage demain matin.
Je suis remonté jusqu’à la rue de Mostaganem, je traine un peu dans toutes les rues et j’arrive au Marché Saint Michel. Un petit tour dans le marché, je discute avec les commerçants, j’accepte un thé et je quitte tout ce beau monde qui a encore du boulot avant l’arrivée des premières ménagères.
Je suis redescendu Place de la Bastille (Place du Maghreb). Quelques photos et là, je tombe enfin sur le « Grand Building », un petit immeuble sans prétention porte ce nom. Je m’en souvenais sans pouvoir le situer exactement, et persuadé qu’il ne devait plus exister. Cà ne m’apporte rien, mais je suis content de l’avoir trouvé.
J’emprunte la Rue de la Bastille (Rue des Aurès), quelques commerçants s’installent, une saleté repoussante de restes de fanes de légumes, de fruits avariés et les sempiternels sacs plastiques, éléments de base du décor urbain. Quelques chats sont à la recherche de têtes de poissons, et attendent, à l’angle de la Rue Pelletier, les poissonniers qui ne devraient plus tarder, leurs cageots débordant de daurades, de rougets, de sardines et autres mulets qu’ils arroseront méticuleusement toute la journée.
Arrivé Rue du Citoyen Bézy, je descends Square Emile Cayla (père) (Square du Docteur Camille Larribère -sans commentaire-, je vous renvoie au livre « L’agonie d’Oran » de Geneviève de Ternant).
L’immeuble où s’était installé le premier Consulat de France est affecté à des services administratifs de la ville, un drapeau algérien a remplacé le drapeau français à la hampe.
Le premier Consul de France à Oran, en 1962, fut Claude Chayet.
Toujours pour la petite histoire, Claude Chayet fit partie de la délégation française signataire des « accords d’Evian ». Il quittera Oran pour Pékin, en qualité de chargé d’affaires afin de préparer l’implantation de la première ambassade de France en Chine en 1964.
Je fais un saut jusqu’au Centre Culturel Français, juste en face, je prends quelques brochures, et il est temps que j’aille à mon rendez-vous à l’Unic.

Direction la falaise Est de la ville, quartier Es-Seddikia (ex quartier Courbet après Gambetta). Nous prenons le 2ème Boulevard périphérique, ex route de Kristel. Nous dépassons l’imposant Shératon, hôtel 5 étoiles sur 18 étages en forme de voile de bateau, puis la Résidence d’Etat (Résidence d’hôtes où Abdelaziz Bouteflika reçut Jacques Chirac), et l’immense complexe du Centre des Conventions qui a accueilli en avril 2010 la 16ème Conférence internationale sur le GNL (LNG16), réalisé par l’OHL (groupe espagnol « Obrascom Huarte Lain », qui construisit notamment les stades du Real de Madrid et du FC Barcelone, rien que çà !). Ce complexe étonnant dans la démesure (8,6 hectares) est composé d’un Palais des Congrès doté d’un auditorium (3.000 places), de 20 salles de réunions, d’une salle de conférences présidentielle et d’une salle de banquet de 2.000 couverts avec vue sur la mer.
Le deuxième élément de ce Centre est un Palais des Expositions de 20.500 m².
Troisième élément, l’hôtel Méridien, 5 étoiles, plus de 250 chambres et suites, piscine (Groupe Starwood, comme le Sheraton).
Enfin une superbe fresque verticale de mosaïques qui passe pour être la plus haute et la plus belle du monde ! Oran n’en valait pas moins, non ?
« … une réputation mise à mal par des années d’errements administratifs qui ont transformé la deuxième ville d’Algérie en un immense douar. Les réalisations faites à l’occasion du rendez-vous mondial du gaz sont à même de rehausser l’image d’Oran, qui a eu à souffrir d’un dépérissement au fil des années, la reléguant au stade peu enviable de la ville la plus sale du pays », déclarait le Premier ministre Monsieur Ahmed Ouyahia.

Bon, c’était aussi pour la petite histoire, rien à voir avec mon modeste « Grand Building » de la Place de la Bastille.
Embrassades et congratulations à Canastel, Houaria nous sert un couscous digne du nom. Salades de crudités en tous genres pour faire digérer avant le deuxième plat de couscous aussi copieux que le précédent. « mange, mange … » Un bon Sidi Brahim fait défaut sur la table, mais les jus de fruits frais font contre mauvaise fortune bon cœur (et comme pourrait dire le proverbe : « Faute de Mascara, on boit du Coca »). Tranches d’oranges caramélisées et pâtisseries orientales, de quoi vous clouer dans une sieste jusqu’au lendemain !
La promenade digestive s’impose : la forêt de Canastel
Un panorama exceptionnel sur la Baie d’ Oran, nous nous enfonçons dans cette forêt que, malheureusement, le sac plastique n’a pas épargnée.
On y retrouve les mêmes essences qu’à M’Sila ou à la Montagne des Lions, pins, tamaris, genévriers.
Au détour d’un chemin, des arbres dépecés. Ce sont des chênes lièges. Un peu plus loin, les écorces sont là, entassées. Je n’avais jamais vu comment on ramassait le liège, l’arbre est décortiqué sur sa base seulement, pour lui permettre de continuer à vivre, sans plus d’utilité puisqu’il ne reconstituera plus son liège. Je pense que ces chênes lièges sont sauvages, poussant un peu au hasard du terrain, car des plantations organisées nourriraient également des porcs, friands de glands. Or, en Algérie, pas d’élevage de porcs, évidemment, donc pas d’exploitation de cette essence. Cependant, dans la forêt, je remarque des clairières entièrement labourées, défoncées, ce sont les « halloufs sauvages » (sangliers) qui sortent la nuit. Ils doivent se nourrir des glands des chênes lièges, instituant la « glandée » comme dans un élevage…
Dissimulées dans la végétation, quelques maisons de gardes forestiers, du temps de la France, inoccupées et se dégradant « aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain » aurait dit Rosemonde Gérard Rostand. Je m'attardre autour de ces maisons, avec une pensée particulière pour Monsieur Braun, garde forestier assassiné dans la nuit du 1er novembre 1954 par le Commando de Ahmed Zabana.
Nous marchons quelques kilomètres, je n’ai pas les chaussures « qui vont bien » et je le regrette. Néanmoins, ce fut une très belle promenade, je la referai sans doute, mieux équipé.
Nous regagnons la voiture, sans boussole, et nous rentrons sur Oran.
Je retrouve ma chambre d’hôtel avec plaisir, j’ai encore mes valises à faire puisque demain c’est le déménagement …



(mon appareil se déréglait parfois, donc quelques photos sont floues)


Boulevard Magenta (Bd Commandant Mira Abderrahmane),
nous arrivons sur la Place Karguentah


Place Karguentah (Place Zedour Brahim Belkacem),
à gauche le Boulevard Sébastopol (Bd du Dr Benzerdjeb)


La petite Rue Hardy de Périgny (rue Dahi Houari)
entre la rue René Estienne (rue Benhamed Houari) et la Rue Manégat (rue Megherbi Kada)


Rue Saint Denis (Rue Patrice Lumumba)


La Rue de l'hôtel de ville (rue Bensenouci Ahmed)


La Rue de la Paix (rue Souiah Houari)


Bas de la Rue de la Paix, arrière de la Grande Poste


La Rue de la Paix, au fond le Lycée Lamoricière (Lycée Pasteur)


La rue Pierre Picart (rue Belenouar Mohamed)
sur le côté gauche de la Poste
elle part de la rue de la Paix et aboutit Place de la Bastille


La Rue de Lyon (?)


La Rue El Moungar (Rue des Soeurs Benslimane)


Angle Rue El Moungar et rue Ramier (rue Benomari Mohamed)
au fond, le portail de la cour de la Poste


Rue Lamoricière (rue Moulay Ahmed)


La Rue Cavaignac (rue Chariet Ali Cherif)


La Rue Cavaignac


Rue Marcel Cerdan, ex rue du Fondouk (rue Achour Tabet Mohamed)
parallèle à la Rue Cavaignac


Angle rue Rouget de l'Isle et rue Marcel Cerdan
(ou Rue du Fondouk, la rue a changé plusieurs fois de nom)


La Rue Rouget de l'Isle


La Rue Rouget de l'Isle


La Rue Rouget de l'Isle
vue depuis la Rue de Mostaganem (rue Mohamed Boudiaf)


Le Boulevard Marceau (boulevard Mellah Ali)


Le Boulevard Marceau, à gauche la Rue de Mostaganem


L'immeuble Le Liberté et en arrière plan la Cité Lescure


Le Boulevard Marceau


La Rue Daumas (rue Boukedjar Madjid)


Le Boulevard Marceau (Boulevard Mellah Ali)


Rue du Général Bouscarin (rue Elimam Mustapha)


La Rue Briançon (rue Bouanani Guendouz)


Le Marché de Saint Michel


Le Marché de Saint Michel


L'intérieur du Marché de Saint Michel


Rue de Mostaganem


Vue sur le Fort de Santa-Cruz depuis la rue de Mostaganem


La Rue des Moulins (rue Cherfaoui Ahmed)


La rue Lamoricière, vers la Rue d'Arzew


Le Boulevard Lescure (Bd Zirout Youcef)
prolonge le Boulevard Clémenceau, à droite la Cité Lescure


Je me souvenais qu'un immeuble à Oran s'appelait le Grand Building.
Je l'ai retrouvé, il est Place de la Bastille


Le Grand Building... la foire aux livres en Septembre


Rue de la Bastille (rue des Aurès) vers la Place de la Bastille


Place de la Bastille (Pl. du Maghreb) l'église Saint Esprit


Place de la Bastille (Place du Maghreb), la Grande Poste


Square Cayla (square du Docteur Camille Laribère)
Cet immeuble a abrité le 1er Consulat de France en 1962


Les premiers locaux du Consulat de France


Square Cayla vers la Rue de la Vieille Mosquée (rue du 20 août)



La forêt de Canastel












Maison de garde forestier










Le ramassage du liège









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samedi 29 mai