Lundi 17 mai 2010



Cet après-midi je remonterai à Santa-Cruz. Je sais que le Fort n’est ouvert au public que le vendredi, mais je vais quand même tenter ma chance.

Ce matin je trouve un magasin Flexy pour recharger mon portable et je descends Place d’Armes. Entre le cercle militaire et la rue Philippe il y a la petite « rue du Cercle militaire » dans laquelle se trouve une des rares grandes surfaces d’Oran. Six étages, alimentation, vêtements, vaisselle, cosmétiques-parfumerie, enfants, quincaillerie, bijouterie etc… Petit conseil, si vous allez à Oran, ne vous encombrez pas de dentifrice, gel douche ou à raser, déodorant etc, vous trouvez toutes nos marques à meilleur prix là-dedans. Pareil pour les fringues, T-sh, jean’s, serviettes de toilette, maillots de bain et shorts, tennis, vous y trouverez toutes les contrefaçons que vous souhaitez. En quittant Oran, vous jetez tout, et au moins vous ne serez pas chargé !
J’ai acheté le nécessaire dont j’avais besoin, retour à l’hôtel.
12h15 Direction le Fort de Santa-Cruz
Petit tour à Notre Dame du Salut et, me prenant pour Maurice Herzog, j’escalade l’ « Anapurna » pour me retrouver devant le fort.

13h15 Kader m’ouvre les portes avec « bienvenue chez vous » et « çà fait plaisir ».
Oussa est redescendu en voiture à la Mosquée des Planteurs pour la prière de la mi-journée (adh dohr).
J’entame le tour du propriétaire, Kader reste discret mais se tient à ma disposition pour explications si besoin.
Erigée par les Espagnols au XVIème siècle, cette imposante fortification bastionnée couvre quand même 5.000 m².
Trois étages d’architecture militaire austère espagnole et française, de corridors, de couloirs, de petites pièces, d’écuries.. Je vais de salle en salle, d’escaliers en escaliers, de paliers en corridors,
Im-pre-ssio-nnant ! Richesse inestimable du patrimoine historique de la ville, dans un état de propreté qui surprend (surtout quand on a parcouru les rues d’Oran).
Construit de 1698 à 1708 par le Marquis de Santa-Cruz (Alvarez de Bazan y Silva), gouverneur espagnol, il fût occupé par le bey Bouchlaghem dès la première reconquête d’Oran en 1708.
Lors de l’attaque et de la reprise de la ville par les Espagnols en 1732, le bey Bouchlaghem le fit sauter en partie. En 1735, partiellement rasé, il est reconstruit en 1738, sous Don José Vallejo.
Il fût miné en 1790 à la reconquête de la ville par le bey Mohamed el Kébir, et complètement désarmé en 1792 sur ordre du Pacha d’Alger.
Le fort a fait l’objet d’une première restauration en 1860 par le génie militaire français qui en fit concession à l’association météorologique le 3 avril 1896 pour l’installation d’une station météo, jusqu’en 1939, date à laquelle la Marine française en reprit possession.
Actuellement les travaux de restauration se poursuivent, notamment pour remplacer les pierres de taille que certains riches notables auraient « récupérées » pour construire de somptueuses villas sur la cote oranaise, pierres qui provenaient toutes de la montagne et qui avaient été taillées sur place.
Des escaliers que je ne peux gravir, sécurité oblige, mènent à un petit dôme en chantier de restauration. Il aurait permis de mesurer précisément l’altitude du mont Aïdour, depuis le niveau de la mer, 536 mètres (voir photo).
Je reste donc prudemment sur une esplanade herbeuse particulière. En effet, un système ingénieux de récupération de l’eau de pluie permet de remplir un puits de 100.000 litres qui alimente le fort quasi en permanence. Dans une des salles, le puits, profond de 48 mètres, est toujours accessible (voir photo)
15 heures15. Je serais encore resté des heures dans cette forteresse, mais le temps passe…
Oussama revient, je suis sorti du fort, je prends quelques photos de l’extérieur.
On repart en voiture vers le plateau Moulay Abdelkader (le marabout), station du téléphérique.
Oussama me propose de redescendre en téléphérique, lui m’attendra en bas, il descend avec la voiture.
Epique ! Je suis le seul à utiliser le téléphérique aujourd’hui, je croise des cabines vides qui se balancent au gré du vent, la mienne balance pas mal, elle aussi.
J’essaie de prendre des photos, les vitres sont sales, la porte ne ferme pas. (à conseiller aux amateurs de sensations fortes).
Arrivé au Planteurs je descends, non !, le supplice n’est pas terminé, j’ai payé jusqu’au terminus, « donc tu descends à Ras-el-aïn » !!!
Pas grave, j’aurais bien aimé changer de cabine, mais pas le temps, la 39 s’ébranle déjà.
Beau point de vue sur la calère, le Belvédère, la Marine, je surplombe l’autoroute qui pénètre dans Oran.
Je retrouve enfin Oussama sur la terre ferme, mon quadruple pontage d’il y a quelques mois a tenu, je n’en reviens pas.
On repart en voiture, l’hôtel est juste à côté. Oussa doit me quitter il a l’enterrement d’un voisin à 17 heures.
Je me rafraichis à l’hôtel et, infatigable, je ressors.
Bijouterie rue d’Alsace Lorraine face au passage Afrique, je laisse une montre à réparer. On me promet que ce sera prêt pour demain.
Je prends un thé au "Café de la Poste", cafétéria en face du Vallauris.
Errance dans les rues, puis je redescends vers la Bastille et rue d'Alsace Lorraine. En repassant devant chez l’horloger, on me dit que la montre est prête, pas besoin de revenir demain et en plus la réparation sera gratuite, emballée dans « bonnes vacances chez vous », « çà fait plaisir »….
Je reviens vers l’hôtel, il est 19h30, je m’arrête dans une librairie. Je rentre, j’allume la télé. Comme il est une heure de moins qu'en France, Evelyne Dhéliat me donne déjà la météo pour demain. Si elle savait combien je m’en fous !
Je prends l’ordi, je descends à la cafétéria de l'hôtel, équipée de la wi-fi, faire quelques messages.
22 heures, je range tout le bataclan et je descends juste à côté de l’hôtel manger des brochettes.
La journée est finie…
















Promis, ce n'est pas moi qui ait gravé ...
Kader se marre dans son coin








"Le brûleur de la chaudière"
Chappée n'a rien inventé !








Le puits (48 mètres)






Au XXème siècle on inventait le lavabo à deux vasques,
au XVIème ils avaient déjà inventé les toilettes à deux places...


Le point culminant, 536 mètres







Plateau Moulay Abdelkader, station du téléphérique




Vue sur la rade de Mers-el-Kébir






Quelques mauvaises photos prises depuis la cabine









...portes de la cabine ouvertes






La machinerie au terminus




suite, dans les quartiers Sud